Nous reviendrons bientôt sur ce site avec un article sur les sources et les nappes phréatiques de la région du Bois de Ballens et sur celles qui sont concernées directement et indirectement, sur le versant qui descend depuis ces dernières jusqu’au lac Léman.
Cela étant, lundi, en fin d’après-midi, je courais dans le Bois de Ballens comme je le fais plusieurs fois par semaine, quand je croise une femme qui portait une sorte d’enrouleur électrique que je m’empresse de saluer (la dame, pas le dérouleur).
Une demi-heure plus tard, je la retrouve devant un tube planté dans la forêt appartenant à Orllati, tube que nous pensions jusqu’alors être un carottage.
Le tube est ouvert et la dame déroule le câble de son enrouleur à l’intérieur.
Je me permets de demander à cette personne ce qu’elle est en train de faire (avec un sourire et aucune agressivité, cela va de soi).
Elle me répond que la zone est prévue pour être une carrière (ah bon?), et qu’ils vérifient régulièrement le niveau des nappes phréatiques qui restent stables à ce qu’elle m’explique, pour que l’entreprise puisse savoir jusqu’à quel niveau elle a droit d’exploiter la gravière.
J’ai au passage confirmation que ces tubes appartiennent bien à l’entreprise Orllati, l’une des deux (l’autre étant Holcim) qui veulent exploiter la gravière, sous le Bois de Ballens.
Je rappelle à la dame que le gravier joue un énorme rôle de filtrage et de maintien de la nappe, mais je vois que mon interlocutrice n’a pas vraiment envie de discuter, ce que je comprends, et je m’arrête là dans la discussion, n’ayant pas envie de la mettre mal à l’aise.
Ce qui est important, c’est que notre forêt est mitée par des tubes bleus (appartenant à Orllati donc) et des tubes bruns ou rouges, appartenant à Holcim.
Tous les tubes bleus ont la même fonction de « regard » de la nappe phréatique, et cela m’est confirmé par la dame.
Il n’y a pas de raison de penser que ceux de Holcim ont une autre fonction, mais nous n’en avons pas la confirmation.
Tous ces tubes nous prouvent bien que de nombreuses nappes phréatiques se situent sous notre forêt, et il est bien évident que creuser ce biotope sur des dizaines de mètres de profondeur, puis remblayer le trou avec des terres d’excavation aura donc, forcément, des incidences hydriques pour toute la région.
Et tout le monde semble faire avec, c’est à ne rien y comprendre…
Dites, vous nous rejoignez dans notre combat?
Comment, c’est déjà fait? La forêt et l’ASBBE vous remercient.
François Cuneo