Voici en ce vendredi 24 septembre un article dans 24 Heures qui pourrait, a priori, nous réjouir.
Lors d’une conférence de presse, la Conseillère d’État vaudoise Valérie Dittli et son collègue Vassilis Venizelos nous ont fait part des préoccupations du gouvernement cantonal de mieux protéger la terre sous nos pieds via un nouveau Plan d’action sols vaudois 2025-2030.
Nous vous laissons lire les mesures mises en place dans l’article de 24 Heures, nous ne voudrions pas être redondants.
Ces mesures nous réjouissent, certes, mais voyez-vous, il y a tout de même quelque chose qui cloche.
Relisez la toute fin de l’article (et voilà, nous le sommes tout de même, redondants!):
L’identification des sols pollués et dégradés permettra, à l’inverse, de repérer les surfaces qui ne le sont pas, et dont la terre décapée lors de chantiers pourrait être valorisée, par exemple lors du remblayage d’une gravière. Celle des Clées, justement, a été montrée en exemple jeudi matin. La partie remblayée il y a deux ans présente une couche de bonne terre fertile plus épaisse encore que celle qui précédait son excavation.
Extrait de l’article de 24 heures du 13 septembre 2024
Faire une conférence de presse pour annoncer que l’État veut être attentif à la valeur du sol, ceci sur une gravière, et prendre cette dernière comme exemple de réussite puisque « La partie remblayée il y a deux ans présente une couche de bonne terre fertile plus épaisse encore que celle qui précédait son excavation« , c’est tout de même pour le moins surprenant.
Cela pourrait presque justifier l’excavation d’une belle carrière pour la remplir ensuite de remblais, c’est-à-dire… exactement ce que veulent faire le Canton de Vaud, la Commune de Ballens, et les futurs exploitants de notre Bois de Ballens, si nous ne faisons rien.
On oublierait presque que raser une forêt, creuser sur ses 90 hectares à 60 mètres de profondeur, cela va un tantinet plus loin que quelques mètres de bonnes terres fertiles sur la couche supérieure.
Qu’en est-il du rôle du gravier pour tenir la nappe phréatique? Car rappelons que le gravier, c’est comme une éponge qui retient les nappes.
Qu’en est-il du rôle du gravier pour filtrer l’eau de pluie?
Qu’en est-il des changements hydriques dans les sous-sols, après avoir remplacé le gravier par des gravats soi-disant non pollués, mais qui le seront certainement plus que le matériau d’origine?
N’oublions pas que la gravière des Clées prise en exemple a été exploitée sur des terres agricoles, pas sur une forêt, cela ne donnant pas moins de valeur aux questions posées juste ci-dessus.
Parce qu’en plus, chez nous, dans notre Bois de Ballens, ce n’est pas à l’agriculture qu’il faudra rendre les terres, dans des dizaines d’années, mais à la forêt qui elle a besoin d’un siècle pour se reconstituer, peut-être comme à l’origine.
Sans parler du non-sens de raser une forêt séculaire en 2024, au niveau climatique, alors que des alternatives au béton sont bien présentes et parfaitement exploitables.
L’article ci-dessous nous semble, sur le fond, aller dans une bonne direction, mais en matière de communication, ne sommes nous pas dans ce fameux Greenwashing dont on parle tant depuis quelques années?
Voici donc l’article de ce 13 septembre 2024 de 24 Heures.
Nous vous conseillons de cliquer sur lui pour le voir en plus grand, puis encore une fois sur l’image qui apparaît pour le lire très confortablement.