Des milliers de camions en moins grâce au train? Oui, mais bien plus encore restent sur les routes!

Article intéressant dans 24 heures de ce samedi intitulé « Les wagons de gravier vont libérer les routes de milliers de camions, au départ des gravières » et sous-titré « Le Canton vient de signer un chèque de 40 millions pour la compagnie MBC et les exploitants de gravières, consolidant ainsi le transport par le train. Des opposants se soulèvent néanmoins au pied du Jura ».

D’abord, que les choses soient claires: l’ASBBE ne s’opposera jamais à ce que le train soit subventionné par l’État, notamment pour le transport des marchandises.

Mais revenons sur le titre de l’article

« Des milliers de camions en moins »…

Bien sûr… mais il en restera encore bien plus sur les routes à cause de la mégagravière!

L’argument avancé par les graviéristes et le canton pour détruire la forêt de Ballens par l’exploitation d’une mégagravière a toujours reposé sur le fait que le train pourra assurer 40 % au mieux du transport de gravier et de l’acheminement des remblais depuis et vers le site.

Les 70 % dont il est question dans l’article concernent le transport en train pour la gravière des Délices, à Apples.

Pour Ballens, et c’est gravé dans le marbre dans les documents du canton, jamais le pourcentage de transport par le train ne dépassera 40 %, même avec l’arrivée des nouvelles locomotives dont il est question dans l’article.

Les arguments de l’ASBBE contre la mégagravière de Ballens intègrent tous ces chiffres: même avec 40 % du transport prévu par train (objectif de toute manière irréalisable les premières années, puisque la gare de Morges n’est pas encore dimensionnée pour cet apport supplémentaire de gravier et terres d’excavation), entre 250 (selon les estimations cantonales) et 350 (d’après nos calculs) camions traverseront quotidiennement les villages principalement situés en contrebas de Ballens, notamment Apples et Aubonne.

Un béton toujours trop bon marché, subventionné par l’État

Dans l’article, le Directeur des MBC, Pierre-Alain Perren, s’exprime ainsi: « Il n’est pas possible d’atteindre un modèle d’affaires équilibré sans aides étatiques ».

Et s’il est bien conscient, comme nous d’ailleurs, des avantages du train pour le transport de marchandises, il conclut ainsi « Mais les prix sont très nettement supérieurs au transport par la route et on ne peut pas travailler sans pertes ».

Jamais nous ne remettrons en cause des subventions pour améliorer le transport par rail dans notre pays (c’est bizarre comme on semble freiner à Berne sur les trains de nuit, là, visiblement, l’argent est plus difficile à trouver…), mais ici, il s’agit tout de même de subventionner les bétonneurs, avec l’argent de NOS impôts.

Alors que, justement, une prise de conscience de plus en plus globale, notamment celle d’un grand nombre d’architectes, montre que l’utilisation de béton doit et peut être drastiquement diminuée.

Le problème pour aller vers des alternatives durables (la journée de ce samedi à Bassenges va le démontrer), c’est que le béton est beaucoup trop bon marché et qu’il ne couvre pas le coût des dégâts environnementaux qu’il génère.

Au lieu de faire en sorte que le béton couvre ses frais directs et indirects, il s’agit ici encore de le subventionner indirectement, voire directement.

Alors qu’il faudrait justement subventionner les solutions alternatives au tout béton!

En conclusion

À première vue, notamment au vu de son titre, l’article de ce jour sur 24 heures pourrait sembler aller dans le sens d’une mégagravière à Ballens (et ailleurs au pied du Jura) verte, et presque sans camions.

La lecture dudit article montre qu’on en est loin, et vous avez bien compris que, si cette mégagravière est mise en exploitation, ce seront bien plus de milliers de camions qui traverseront les villages en aval de Ballens que ceux qui sont « économisés » grâce au train.

Sans compter que les camions sont bien évidemment une des raisons pour lesquelles nous devons tout faire pour sauver notre forêt et empêcher la mégagravière de Ballens, et d’autres plus tard dans la région.

Il y a tellement d’autres raisons de s’y opposer, notamment au niveau environnemental!

Ces raisons, vous pouvez les lire soit dans notre argumentaire court, soit dans le grand argumentaire qui développe le premier.

Bon week-end, et n’oubliez pas de signer notre pétition si ce n’est pas déjà fait!