Ces quelques dernières années, et plus encore ces derniers mois, les choses semblent s’accélérer en matière d’alternatives au béton dans la construction.
Les articles de presse autour de ces dernières montrent qu’elles sont sérieuses, et, depuis longtemps, ont dépassé l’image qu’elles pouvaient avoir auprès de leurs détracteurs, à savoir des « maisons pour satisfaire les idéaux de certains d’écolos idéalistes et bobos ».
Cela dit, quand nous disons qu’elles ont dépassé cette image depuis longtemps, si vous saviez le nombre de fois qu’on nous traite d’idéalistes parce que nous déplorons les constructions « tout béton » et le gaspillage que l’on fait de ce matériau, alors que l’on sait bien que sa production est immensément polluante.
« Notre système actuel produit des bâtiments lourds, surdosés en ciment, et donc en carbone, qui n’anticipent aucune modification, et encore moins leur déconstruction ou le réemploi de leurs éléments. » Or, la production du béton serait responsable de 9 % des émissions de CO2 sur le territoire. Globalement, le secteur de la construction émet environ 10 millions de tonnes de CO2 chaque année en Suisse, soit 24 % des émissions totales du pays, selon le groupe Serbeco, spécialiste du transport et de la gestion des déchets sur le canton de Genève. »
Dans son article du dimanche 9 février 2025, le Matin Dimanche nous propose un nouvel exemple de bâtiment important (19 appartements) qui n’utilise pratiquement pas de béton, et que son concepteur (pourtant au départ fabricant de baignoires en béton!) a remplacé notamment par du chanvre, avec tous les avantages que ses locataires en retirent, notamment:
- frais de chauffage de 10 francs par mois pour un 2.5 pièces, 20 francs par mois pour un appartement de 4 pièces de 100 m2.
- bâtiment sain qui respire, qui tient frais l’été et chaud l’hiver
- premier bâtiment d’Europe construit de manière totalement neutre en termes d’émissions de CO2 (et ceci sans passer par les arguments de type « compensation » tellement mis en avant par les adeptes du Greewashing).
Cet article nous montre bien que nous avons raison, dans notre combat pour la sauvegarde des bois de Ballens, de mettre en avant la politique du Canton de Vaud encore bien trop timide pour limiter les constructions en béton.
Certes, la construction du bâtiment dont il est sujet dans cet article revient 20 % plus cher que s’il avait été construit en tout béton, si l’on ne tient pas compte de ses avantages et de ses frais de chauffage ridiculement bas, et c’est justement bien là qu’est le problème!
Tant que ce matériau est scandaleusement bon marché et tant que nous sommes prêts à sacrifier des forêts pour enrichir les magnats de la construction, nous continuerons à détruire notre environnement, notre écosystème, et donc notre planète.
La mise en avant de ces alternatives au béton, la taxation de ce dernier pour pousser les constructeurs à passer à autre chose, c’est aussi ce pour quoi nous nous battons, à l’ASBBE, afin de protéger directement notre forêt.